- NAGADA
- NAGADANAGADAOn désigne du nom de Nagada, un village de Haute-Égypte, la dernière phase de la préhistoire égyptienne (périodes prédynastique et protodynastique, vers \NAGADA4000-\NAGADA3100), qui fait suite à la culture de Badari. Les tombes sont alors rectangulaires, comme les huttes des vivants, dont elles sont la transposition; elles contiennent un matériel funéraire destiné à assurer la survie du défunt. Des travaux récents ont amené à diviser Nagada en trois niveaux: Nagada I ou Amratien, Nagada II ou Gerzéen, Nagada III ou Protodynastique. Pendant le début du Prédynastique, on continue, sur les parois rocheuses des déserts, à graver des scènes rupestres, où s’affirment les qualités exceptionnelles d’artistes animaliers. Les phases de Nagada I et Nagada II sont caractérisées par des poteries de types très variés, certaines témoignant de recherches raffinées: vases doubles dont les deux parties en tonnelets ou en flûtes communiquent, vases en forme d’animaux stylisés. À l’Amratien, les dessins sont de couleur claire, jaunes ou blanchâtres, sur fond rouge; au Gerzéen, la pâte devient plus fine; sur un fond clair se détachent les dessins brun-violet. Les thèmes décoratifs sont empruntés à la vannerie, puis de plus en plus à la faune et à la flore: buissons d’aloès, défilés de capridés et de flamants roses; des lignes ondulées représentent l’eau, et la vie sur le fleuve est évoquée par la figuration de bateaux munis de deux cabines et de nombreuses rames. Au cours du Protodynastique, les vases d’argile tendent à disparaître au profit des vases de pierre. La fabrication de ces derniers ne constitue pas une innovation, mais alors que les matières utilisées précédemment étaient presque uniquement l’albâtre et le basalte, les artisans taillent désormais des pierres de plus en plus dures, telles brèche, granite ou diorite. C’est le moment aussi où les palettes en greywacke (roche verte, sorte de schiste gréseux très recherché) qui servaient à broyer le schiste, primitivement de forme géométrique puis découpées en silhouettes animales, perdent leur fonction utilitaire pour devenir des monuments votifs. De type ovale, atteignant de grandes dimensions et creusées sur l’une de leurs faces d’un godet central, elles se couvrent de scènes sculptées conservant sans doute le souvenir de chasses, de combats et de victoires. Ce sont ces œuvres qui sont à l’origine du bas-relief égyptien. Des essais, encore gauches, attestent aussi la naissance de la grande sculpture: figurines de terre cuite représentant des femmes aux jambes indifférenciées, les bras arqués au-dessus de la tête et, surtout, datant de la phase finale du Prédynastique, statuettes d’hommes très raides, à la barbe plate et aux bras collés au corps, façonnées dans l’ivoire et plus rarement dans la pierre (musées d’Oxford, de Lyon et de Saint-Germain-en-Laye). Le travail de l’ivoire est pendant toute cette période particulièrement florissant: des lions accroupis servent de pièces de jeux, sans compter des peignes, des aiguilles et les manches finement sculptés de couteaux aux luxueuses lames de silex blond.Nagadaville de l'égypte prédynastique, au N. de Thèbes. Une brillante culture s'y développa à partir du Ve millénaire av. J.-C. et atteignit son apogée vers 3 500 av. J.-C.
Encyclopédie Universelle. 2012.